L’augmentation des dépenses militaires au niveau mondial – en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine – aggrave la crise climatique en ce qu’elle accroit les émissions, accapare des fonds et alimente les conflits dans les pays les plus vulnérable au climat. C’est ce que révèle un nouveau rapport diffusé aujourd’hui.
Le rapport intitulé « Le climat, victime collatérale des dépenses militaires », produit par Transnational Institute (TNI-organisation de recherche internationale) en collaboration avec Stop Wapenhandel (Pays-Bas) et Tipping Point North South (Royaume-Uni) – et soutenu par le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), qui l’a traduit en français – examine l’impact de la hausse mondiale des dépenses militaires sur la crise climatique. Il conclut notamment que :
Le rapport se penche sur les déclarations de certains membres de l’OTAN comme les États-Unis et le Royaume-Uni qui disent combattre le changement climatique en « verdissant » leurs armées. Le rapport détaille les différents objectifs déclarés de « zéro net », mais ne trouve rien qui étaye la capacité des armées à réduire significativement les émissions de leurs avions, navires et autres tanks, tous fortement dépendants des carburants fossiles et pour lesquels les alternatives sont soit inexistantes soit entrainent d’inacceptables couts sociaux et environnementaux.
Le rapport a été rédigé avant la publication des derniers chiffres sur les dépenses militaires du SIPRI. Ceux-ci ont montré que les dépenses militaires mondiales totales ont bondi vers un nouveau pic de 2240 milliards USD en 2022. Pour l’Europe, l’augmentation d’une année à l’autre représente la pente la plus raide de ces trente dernières années.
Selon le co-auteur du rapport, Nick Buxton du Transnational Institute :
« Ce rapport prouve que le changement climatique est devenu le dernier dommage collatéral de la guerre. Il ne reste que quelques années pour remédier efficacement à la crise climatique, mais au lieu de cela, les armées du monde entier jettent de l’huile sur le feu. Les 2,2 billions de dollars de dépenses militaires mondiales signifient de l’argent détourné de l’action pour le climat, des émissions en hausse, des conflits alimentés dans les nations les plus vulnérables au climat. Il est urgent de procéder à une désescalade des tensions et de trouver des solutions pacifiques si nous voulons défendre notre planète. Aucune nation ne peut être en sécurité sur une planète en danger. »
Contact : Nick Buxton | +44 7529 224684 | nick@tni.org | @nickbuxton
Wendela de Vries, chercheure chez StopWapenhandel, campagne néerlandaise contre le commerce des armes a déclaré : « En pleine crise climatique, nous avons besoin de sécurité pour tous et non pas seulement pour les pays riches. Au lieu de dépenser de l’argent pour des armes et en vendre aux pays vulnérables, les nations riches devraient accomplir leur promesse de financement climatique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre militaires. »
Contact : Wendela de Vries | +31 (0) 6 506 522 06 | w.de.vries@stopwapenhandel.org | @CTWnl
Yannick Quéau, directeur du GRIP : « Le GRIP salue l’initiative de ces trois organisations et a entrepris de traduire ce rapport en français dès sa parution, car il estime que son contenu mérite d’être diffusé le plus largement possible. La question de l’impact des activités militaires sur l’environnement a trop longtemps été reléguée dans les derniers rangs des priorités. Les acteurs de la sécurité au niveau mondial doivent agir pour repenser les armements, les modes d’emploi de la force armée et les effets associés à moyen et long termes en tenant compte de l’urgence climatique. »
Contact : Yannick Quéau | +32 (0) 483 36 25 88 | y.queau@grip.org. |
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